Rugby

Champions Cup : Henry Pollock fait trembler l’UBB

Moscato

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À seulement 20 ans, Henry Pollock est l’une des révélations de la saison européenne. Le troisième ligne de Northampton, déjà international et appelé chez les Lions britanniques, sera l’homme à surveiller samedi en finale face à Bordeaux-Bègles. Il court partout, gratte tous les ballons et n’a peur de personne. Henry Pollock, troisième ligne des Saints de Northampton, affrontera Bordeaux-Bègles samedi en finale de la Champions Cup. À 20 ans, il est déjà devenu un cadre de son club, une promesse du rugby anglais, et une personnalité clivante sur le terrain. Portrait d’un joueur qui ne laisse personne indifférent.

Un jeune leader qui bouscule tout sur son passage

Samedi dernier, lors d’une demi-finale épique contre le Leinster (37-34), Henry Pollock a marqué les esprits : 23 plaquages, trois ballons grattés, un essai de 50 mètres et une énergie débordante. « C’est un match fou, je m’en rappellerai toute ma vie », a-t-il confié avec le sourire. Encore inconnu du grand public il y a un an, il est désormais au centre de toutes les attentions à l’approche de la finale de Champions Cup à Cardiff.

Originaire de Banbury, près de Northampton, Pollock n’a pas tardé à franchir les étapes. Après avoir guidé les U20 anglais vers le titre mondial l’été dernier, il a enchaîné cette saison 25 matchs, 12 essais et une première sélection avec le XV de la Rose. Cerise sur le gâteau : sa présence dans la liste des Lions britanniques, une récompense rare pour un joueur de son âge.

Sur le terrain, Pollock impressionne par sa constance et son volume de jeu. Il détient le record de ballons grattés dans la compétition (18), loin devant ses concurrents. Malgré un gabarit plutôt moyen pour un troisième ligne (1,88m pour 102 kg), il compense par sa vivacité, sa lecture du jeu et son engagement sans faille.

Henry Pollock : Un style provocateur, entre football et rugby

Mais Henry Pollock ne fait pas que jouer au rugby. Il impose aussi son style. Sur le terrain, il parle, provoque, chambre et célèbre ses actions avec autant de fougue que de malice. Face au Leinster, il a mimé une prise de pouls après son essai. Contre Castres, il a frappé le ballon au sol avec rage. Des gestes inspirés du football, qu’il assume pleinement.

« J’adore le foot, et là-bas c’est courant. Pourquoi ne pas le faire dans le rugby ? C’est une façon de rendre le sport plus attractif, plus spectaculaire », explique-t-il. Mais tout le monde n’apprécie pas cette attitude.

« Moi, il m’énerve », avoue Côme Joussain, deuxième ligne de Leicester. « Il te regarde dans les yeux, il te hurle dessus dans les rucks. Mais bon, c’est aussi ce qui le rend bon. C’est un joueur que tu préfères avoir avec toi qu’en face. »

Pollock, lui, ne se formalise pas. « Je sais que je ne vais pas plaire à tout le monde. C’est pas grave. Ce qui compte, c’est d’être bon sur le terrain. S’ils veulent me détester, qu’ils me détestent. Moi, je veux juste progresser. »

Bordeaux-Bègles prévenu : la menace est bien réelle

Ce samedi à Cardiff, Henry Pollock sera l’un des hommes les plus surveillés par l’Union Bordeaux-Bègles. Maxime Lamothe, talonneur de l’UBB, ne s’y trompe pas : « C’est un sacré joueur, tout le monde parle de lui. Il a du caractère, c’est sûr, mais c’est surtout un excellent rugbyman. »

Face à cette machine à gratter, les Bordelais devront se montrer solides dès les premières minutes. Côme Joussain, qui l’a affronté trois fois cette saison, a son idée : « Il faut le calmer tout de suite. Un bon plaquage, un ruck costaud. Mais il adore ça, alors il reviendra et il en redemandera. »

Northampton comptera aussi sur ses autres forces : la charnière Mitchell-Smith, très en vue cette saison, et l’ailier Tommy Freeman, auteur de neuf essais en Champions Cup. Mais c’est bien Henry Pollock qui cristallise toutes les attentes, côté anglais comme côté français. À seulement 20 ans, Henry Pollock a déjà conquis le rugby anglais. Sa première saison chez les pros est une démonstration de talent, de caractère et d’intensité. Face à l’UBB, il jouera sa première grande finale européenne. Une chose est sûre : s’il brille une nouvelle fois, plus personne n’osera parler de lui comme d’un simple espoir.