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Mondiaux de tennis de table : Alexis Lebrun jette l’éponge en simple

Touché à la main droite, le Français Alexis Lebrun renonce à poursuivre en simple aux Championnats du monde à Doha. Une décision raisonnable qui en dit long sur sa gestion de carrière et ses ambitions futures, notamment en double avec son frère Félix.

Un retour attendu… mais écourté

Après plusieurs semaines d’absence, Alexis Lebrun signait cette semaine son retour à la compétition lors des Championnats du monde de tennis de table à Doha, au Qatar. Le jeune prodige français, classé 9e mondial, faisait son entrée dans le tableau en simple face au Togolais Kokou Fanny, 181e joueur mondial. Une reprise en douceur : victoire nette, sans trembler, en quatre sets secs (11-6, 11-2, 11-1, 11-6). Mais l’espoir suscité par cette entame s’est rapidement heurté à une réalité plus douloureuse : celle de son corps.

Ce mardi, Alexis Lebrun a annoncé son forfait pour le 32e de finale contre le Chinois Lin Yen-Chun. La raison ? Des douleurs persistantes à la main droite, consécutives à une fracture de l’auriculaire survenue lors de la finale des championnats de France, après sa défaite face à son frère cadet Félix. Dans un geste de frustration, Alexis avait frappé la table de la main, un geste malheureux qu’il paie aujourd’hui.

L’ombre d’une rechute plane sur son retour

S’il a montré qu’il avait encore de beaux restes face à Kokou Fanny, Alexis Lebrun est conscient que les matchs à venir demandent une tout autre intensité. Le 32e de finale n’était que le début d’un programme chargé, avec potentiellement un second match dans la même journée, contre un adversaire plus coriace en seizièmes de finale.

« Le protocole médical de récupération ne lui permet pas l’enchaînement de deux matchs le même jour », a expliqué son entourage. Une décision dictée par la prudence, voire la sagesse, tant les enjeux de la saison sont nombreux pour le Français. À seulement 20 ans, Alexis Lebrun incarne l’avenir du tennis de table tricolore. Risquer une rechute sur un tournoi, aussi prestigieux soit-il, aurait pu avoir des conséquences durables sur sa carrière.

Une dynamique à préserver en double

Si Alexis Lebrun renonce au simple, il n’en reste pas moins en lice à Doha : le Français devrait bel et bien disputer le tournoi en double, en compagnie de son frère Félix. Les deux jeunes hommes, qui forment l’une des paires les plus prometteuses de la scène mondiale, affrontent ce mercredi les Suédois Anton Källberg et Truls Möregårdh en huitièmes de finale.

Un défi de taille : la paire scandinave figure parmi les meilleures du tableau, et il faudra aux frères Lebrun une grande cohésion et une parfaite complémentarité pour espérer s’imposer. Après une entame hésitante – avec un premier tour difficilement négocié –, les Français se sont montrés beaucoup plus convaincants lors du deuxième tour, ce qui leur donne une marge d’espoir.

Alexis, interrogé il y a trois jours par RMC Sport, confiait d’ailleurs :
« J’ai envie qu’on fasse un truc, mais ça serait assez dingue finalement, vu la préparation, de réussir à faire quelque chose. […] La priorité numéro un, c’est quand même de ne pas se faire mal pour l’ensemble de la saison ou de la carrière. »
Un discours lucide, empreint de maturité.

Une saison à gérer, une carrière à construire

Ce forfait en simple peut apparaître comme une déception pour les fans et les observateurs. Alexis Lebrun est un compétiteur, habitué à briller dans les grands rendez-vous. Mais cette décision témoigne aussi d’une évolution dans sa manière de gérer les événements. Plutôt que de forcer, au risque d’aggraver une blessure encore fraîche, le Français choisit de jouer la carte de la prudence. Il en va de la suite de sa saison, qui pourrait être très chargée : Pro Tours, Championnats d’Europe, éventuelle qualification olympique, etc.

Et puis, il y a ce rêve commun avec son frère Félix : écrire une page de l’histoire du tennis de table français, à deux. Ce rêve pourrait bien commencer à Doha, en double. S’il parvient à se libérer physiquement, Alexis Lebrun peut espérer retrouver rapidement ses meilleures sensations. En attendant, son geste est aussi un message : à 20 ans, il ne veut pas brûler les étapes. L’avenir est devant lui, et il semble bien décidé à le préserver.