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Arthur Fils à Roland-Garros : quand le tennis flirte avec le moonwalk

Loïs Boisson

Loïs Boisson

Le jeune n°1 français arrive à Roland-Garros avec des ambitions affirmées et un défi insolite : s’il atteint les quarts de finale, il dansera un moonwalk sur le court. À 20 ans, Arthur Fils assume son style, sa personnalité et ses rêves les plus pop.

Une promesse décalée, un objectif très sérieux

Arthur Fils n’a pas peur de se démarquer. Ni sur le court, où son jeu explosif et son tempérament affirmé font des étincelles depuis le début de la saison, ni en dehors, où le n°14 mondial cultive un goût assumé pour la musique soul et la pop. Invité sur le plateau de Stade 2, le jeune Français a dévoilé une facette méconnue de sa personnalité : son admiration profonde pour Michael Jackson.

C’est en évoquant son enfance qu’il lâche, sourire aux lèvres : « Je voulais être Michael Jackson. Je faisais des concerts à la maison avec un petit costume blanc, je dansais. » De quoi inspirer une idée au présentateur Matthieu Lartot : pourquoi ne pas faire un moonwalk sur le court s’il remporte son premier match à Roland-Garros ? Fils décline prudemment l’offre, mais contre-attaque avec un pari bien plus ambitieux : « Si je suis en quarts, je le fais. »

Un Roland-Garros sous le signe de l’espoir

Ce clin d’œil à son idole ne masque pas l’objectif principal : briller à Paris. Encore battu au premier tour en 2023 et 2024, Arthur Fils aborde cette édition 2025 dans un tout autre costume. Propulsé tête de série grâce à une montée fulgurante au classement ATP, il a déjà atteint trois quarts de finale en Masters 1000 cette saison (Indian Wells, Miami, Monte-Carlo), et fait désormais partie des outsiders crédibles pour une place en deuxième semaine.

« J’aimerais bien minimum arriver en deuxième semaine. À partir de là, il n’y a jamais d’adversaire facile », explique-t-il avec lucidité. Et d’ajouter : « Mais si je peux avoir de très beaux combats contre de très bons joueurs, je ne vais pas me gêner. » Confiant mais conscient de l’exigence du tournoi, Arthur Fils sait que la marche est haute. Mais il semble prêt à la gravir.

Un parcours semé d’embûches… mais jouable

Grâce à son classement, Fils évitera un joueur mieux classé que lui jusqu’en huitièmes de finale. Une aubaine dans un tournoi où le moindre relâchement peut coûter cher. Mais au-delà des projections, c’est surtout sa dynamique actuelle qui incite à l’optimisme. Depuis janvier, le Français affiche un jeu en pleine maturité, notamment sur dur et sur terre battue, avec un service puissant, des coups droits percutants et une attitude conquérante.

Reste à savoir s’il saura apprivoiser la pression du public parisien, à la fois soutien indéfectible et poids invisible sur les épaules des espoirs tricolores. Car Roland-Garros n’a jamais été tendre avec les jeunes promesses françaises. Et Arthur Fils ne l’a pas oublié : « Je n’ai encore jamais gagné un match ici… J’espère que ce sera la bonne. »

Un ambassadeur pop et décomplexé du tennis français

Si le tennis français cherchait un nouveau visage, il l’a sans doute trouvé. À 20 ans, Arthur Fils incarne une nouvelle génération décomplexée, plus libre dans son expression et plus directe dans ses ambitions. Là où certains masquent leurs rêves derrière des formules prudentes, lui parle de deuxième semaine, de beaux combats, de rêve de moonwalk, sans détour ni fausse modestie.

Ce mélange de fraîcheur, de sincérité et de culot séduit autant les médias que les fans. Et il faut dire que la scène d’un moonwalk sur le Central en plein Roland-Garros a tout pour marquer les esprits. Une manière ludique de désacraliser un peu un tournoi souvent pesant pour les Français, et de transformer la pression en carburant.

Un message au public : “Je suis là pour donner du spectacle”

En filigrane de cette promesse dansante, Arthur Fils envoie aussi un message au public français : il est là pour jouer, bien sûr, mais aussi pour faire vibrer, pour créer un lien. Ce n’est pas un hasard si son admiration va à Michael Jackson, immense performeur. Fils, lui aussi, veut briller sous les projecteurs, offrir du spectacle et électriser les foules.

Et si ce moonwalk devenait le symbole d’un Roland-Garros enfin réussi pour un jeune Français ? Le public de la Porte d’Auteuil, souvent en quête d’émotions et de héros, pourrait bien trouver en Arthur Fils son nouveau chouchou. Tout dépendra de sa capacité à tenir ses promesses… et à repousser ses limites.

Verdict dans quelques jours. Le costume blanc est peut-être déjà prêt.