Actualités Football Une

Le conseiller de Thibaut Courtois nomme les 3 des gardiens « les plus surcotés d’Europe »

Invité de l’After Foot sur RMC, Thierry Barnerat, proche de Thibaut Courtois, n’a pas mâché ses mots en livrant son top 3 des gardiens « les plus surcotés d’Europe ». Ederson, Brice Samba et Gregor Kobel sont ciblés, tandis que Lucas Chevalier reçoit tous les honneurs. Une sortie aussi technique que polémique.

Un invité sans langue de bois

Thierry Barnerat n’est pas un inconnu dans le monde du football. Analyste vidéo, conseiller personnel de Thibaut Courtois et formateur à la FIFA, il fait partie de ces techniciens de l’ombre dont la parole est rare, mais pesée. Mercredi 14 mai, sur le plateau de l’émission After Foot sur RMC, il a accepté un jeu que peu osent vraiment jouer : désigner le gardien le plus surcoté d’Europe. Mieux encore, il en a donné trois. Et les noms qu’il cite font grincer des dents, tant ils symbolisent aujourd’hui l’élite du poste.

« Je vous en donne trois », annonce-t-il calmement avant de dérouler une analyse tranchante, où la popularité des gardiens cités ne les protège d’aucune critique. En tête de liste : Ederson Moraes, gardien de Manchester City.

Ederson, l’audace qui coûte cher

Vainqueur de la Ligue des champions et champion d’Angleterre avec City, Ederson est pourtant présenté comme un modèle du gardien moderne, capable de relances millimétrées et de prises de risques au pied que peu osent tenter. Mais pour Barnerat, ces qualités masquent des failles fondamentales.

« Il a un jeu au pied exceptionnel, il peut faire 80 mètres sur un pas, c’est unique. Mais il est trop audacieux. Tactiquement, il n’est pas juste. Et défensivement, il coûte beaucoup de buts », affirme-t-il. Une critique qui remet en cause l’équilibre même que Guardiola a instauré dans son système, basé sur la relance courte et la gestion des espaces.

Brice Samba, la puissance au détriment de la justesse

Deuxième cible : Brice Samba. L’ancien Lensois, désormais à Rennes, est régulièrement encensé pour son explosivité, ses arrêts réflexes spectaculaires et son charisme. Là encore, Barnerat ne conteste pas l’impact visuel du gardien, mais dénonce un manque criant d’efficacité sur les fondamentaux.

« Il impressionne physiquement, il est grand, explosif, il en impose. Mais tactiquement, il fait énormément d’erreurs », insiste-t-il. Et de pointer un défaut majeur : la gestion des ballons à courte distance. « Sur des situations à 5, 7, 8 mètres, il a du mal à déclencher dans le bon tempo. Et son jeu au pied est lui aussi très limité. » Une évaluation sévère, mais argumentée, qui contredit l’aura médiatique du joueur depuis son éclosion à Lens.

Gregor Kobel, une valeur surestimée

Dernier nom cité : Gregor Kobel, le gardien du Borussia Dortmund. À 26 ans, le Suisse est l’un des plus appréciés de Bundesliga, valorisé à 40 millions d’euros selon Transfermarkt. Mais là encore, Barnerat n’est pas convaincu : « C’est un bon gardien, mais il est clairement surcoté. Sa valeur de marché ne reflète pas son vrai niveau. »

L’analyse n’est pas étayée longuement à l’antenne, mais elle traduit une tendance générale dans les propos de Barnerat : ce n’est pas le talent brut qui est remis en question, mais le décalage entre la réputation et l’analyse fine des performances sur la durée. Pour lui, l’examen tactique prévaut sur les highlights et les réputations flatteuses.

Lucas Chevalier, la relève française adoubée

À l’opposé de ces critiques, un nom émerge avec enthousiasme : celui de Lucas Chevalier, gardien du LOSC. Âgé de 23 ans, le jeune Lillois est décrit comme « le plus grand potentiel français, et de loin ». Barnerat le compare sans détour à Mike Maignan, l’actuel numéro un des Bleus, et estime que Chevalier pourrait même le dépasser.

« Techniquement, il est top. Tactiquement, il est très juste. Mentalement, il est très solide. C’est un garçon bien éduqué, avec une vraie personnalité. Il sera certainement l’un des très grands gardiens français. » Une prophétie qui prend tout son poids quand elle vient d’un expert habitué à travailler avec l’un des meilleurs gardiens du monde.

Un débat relancé sur la perception du poste

La sortie de Thierry Barnerat ne manquera pas de faire réagir. Elle met en lumière un décalage fréquent entre l’image médiatique d’un joueur et les analyses plus discrètes, mais souvent impitoyables, des techniciens. S’il est toujours risqué de s’attaquer à des figures comme Ederson ou Samba, l’exercice de franchise est rare dans un univers où la langue de bois domine.

Reste à savoir si les performances à venir des intéressés valideront ou contrediront ce classement pour le moins audacieux. Une chose est sûre : dans le monde feutré des gardiens, cette déclaration a fait l’effet d’un arrêt réflexe… en pleine lucarne.