Élu meilleur joueur de Ligue 1, Dembélé ne cache plus son ambition. Auteur d’une saison record, l’attaquant du PSG a transformé un défi personnel en une motivation supplémentaire. Son objectif désormais : conquérir l’Europe.
Une saison référence pour « Dembouz »
À 27 ans, Ousmane Dembélé semble enfin tenir toutes ses promesses. Longtemps cantonné au rôle d’espoir insaisissable, brillant par éclairs mais irrégulier, l’ailier du Paris Saint-Germain a vécu en 2024-2025 la saison la plus accomplie de sa carrière. Couronnée dimanche par le titre de meilleur joueur de Ligue 1 lors des Trophées UNFP, sa campagne est marquée par des chiffres qui parlent d’eux-mêmes : 21 buts en championnat, 33 toutes compétitions confondues. Un total largement supérieur à tout ce qu’il avait produit auparavant, et qui confirme son changement de dimension.
Une réussite qui n’est pas uniquement due au hasard. Dembélé avait annoncé la couleur dès le mois de janvier, après une victoire contre Monaco en Trophée des champions : il s’était lancé un pari personnel, avec une belle récompense à la clé – ou plutôt, au poignet. « Je me suis fait un défi et il y a quelque chose à gagner en plus. Des Patek et des Rolex ! », avait-il déclaré avec malice. Un objectif simple : atteindre les 30 buts pour décrocher des montres de luxe. Mission accomplie avec panache.
Un pari gagnant… et gourmand
Dimanche soir, auréolé de son premier trophée individuel majeur, le joueur formé à Rennes n’a pas manqué de faire référence à ce défi insolite qui a accompagné sa montée en puissance. « J’ai gagné, mais je vais essayer de tenter un quitte ou double bientôt. Je suis gourmand », a-t-il plaisanté devant les caméras, sourire en coin et regard complice. Derrière l’humour, une mentalité de compétiteur transparaît. Car si la perspective d’une montre de prestige peut faire sourire, elle traduit surtout la volonté farouche de l’international français d’élever son niveau de jeu.
Plus qu’un simple pari entre amis, cette petite provocation personnelle a été le moteur d’un changement plus profond chez Dembélé. En pleine maturité physique et mentale, il a su gagner en régularité, en efficacité, et en leadership au sein du collectif parisien. « Je suis beaucoup plus proche du but et je suis beaucoup plus lucide devant le but grâce à cette position de numéro 9 », a-t-il expliqué, confirmant un repositionnement plus axial cette saison, voulu par son entraîneur.
Une dynamique collective au service de l’individu
Mais Dembélé reste fidèle à une certaine humilité, qu’il revendique haut et fort. « J’ai fait une belle saison, mais c’est grâce à mes coéquipiers, au staff », a-t-il insisté. Son éclosion offensive est en effet le fruit d’un travail d’équipe, où la complicité avec les autres attaquants du PSG et les milieux créateurs a joué un rôle central. Libéré du couloir droit où il s’épanouissait parfois par intermittence, il a su exploiter sa vitesse, sa technique et sa vivacité dans une zone plus centrale, devenant un poison permanent pour les défenses.
Ce changement de rôle a également renforcé son impact dans les grands rendez-vous. « On me répétait souvent : il va falloir que tu marques des buts. En début de saison, après un match contre la Belgique, j’avais dit que j’allais marquer cette année. Je suis content, il reste trois semaines, j’espère en marquer encore », a-t-il confié. Et il pourrait encore améliorer ses statistiques dans les matchs à venir, notamment en Ligue 1 mais surtout lors de la finale de la Ligue des champions contre l’Inter Milan, prévue le 31 mai prochain.
Le rêve européen en ligne de mire
Car au-delà des trophées personnels, Dembélé vise désormais le Graal européen. Paris tient enfin sa finale, face à un adversaire coriace, mais à sa portée. « Dans l’effectif, il y a que deux ou trois joueurs qui ont joué une finale de la Ligue des champions », rappelle-t-il, conscient que l’expérience peut faire la différence. « C’est un groupe très jeune mais on a faim, on a envie d’écrire l’histoire. »
Le ton est donné. Dembélé, galvanisé par sa saison record, espère couronner son année par un titre continental, le premier de l’histoire du PSG. Un trophée qui ferait oublier bien des désillusions passées et confirmerait le pari osé de sa venue à Paris, l’été dernier. « Le club, le président, tout ce qu’ils ont fait pour le PSG, je pense qu’ils le méritent », ajoute-t-il, dans un hommage à Nasser Al-Khelaïfi et à l’ambition du projet parisien.
Quitte ou double, encore
Le pari des montres, en somme, n’était que le début. Ousmane Dembélé est prêt à remettre sa mise sur la table, cette fois avec une Ligue des champions à la clé. Quitte ou double, il l’a dit lui-même. Mais aujourd’hui, plus personne ne doute qu’il est enfin prêt à rafler la mise.
