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Carlo Ancelotti au Brésil : un maestro pour relancer la Seleção

C’est officiel : Carlo Ancelotti quitte le Real Madrid pour prendre les rênes de la sélection brésilienne. À 65 ans, le tacticien italien s’apprête à écrire une nouvelle page de sa carrière, cette fois sur le banc de la légendaire Seleção.

La fin d’une ère à Madrid

Carlo Ancelotti a refermé l’un des chapitres les plus glorieux de l’histoire récente du Real Madrid. L’Italien, arrivé en 2021 pour un second mandat à la tête de la Casa Blanca, aura laissé une empreinte indélébile. En seulement quatre saisons, il aura empilé les trophées : deux Ligues des champions, deux Liga, deux Supercoupes d’Espagne, une Coupe du Roi, deux Supercoupes de l’UEFA et une Coupe du monde des clubs. Un palmarès impressionnant qui le hisse au rang des légendes du club.

Mais la défaite face au FC Barcelone (3-4) en Liga a semblé sceller le destin de l’entraîneur italien. Bien que la saison ne soit pas officiellement terminée, le départ d’Ancelotti était dans l’air depuis plusieurs semaines. Ce lundi, la Confédération brésilienne de football (CBF) a confirmé sa signature : Carlo Ancelotti sera bien le prochain sélectionneur du Brésil. Il prendra ses fonctions le 26 mai, avec pour premières échéances deux matchs amicaux contre l’Équateur et le Paraguay début juin.

Un pari audacieux de la CBF

Jamais la Seleção n’avait été confiée à un entraîneur européen dans son histoire moderne. En confiant son destin à Carlo Ancelotti, la CBF rompt avec la tradition et fait un pari audacieux, mais réfléchi. L’objectif est clair : ramener le Brésil au sommet mondial, après un quart de finale décevant à la Coupe du monde 2022 et des éliminatoires de 2026 mal engagés.

La renommée d’Ancelotti, sa capacité à gérer les stars et à bâtir des équipes équilibrées, ont séduit les dirigeants brésiliens. Avec lui, le Brésil espère retrouver une certaine rigueur tactique, tout en conservant l’ADN offensif qui a fait sa légende. En coulisses, l’intérêt pour l’Italien remonte à plus d’un an. La CBF avait déjà tenté de l’attirer fin 2022, sans succès. Cette fois, le timing est parfait, et le coach a accepté le défi.

Une mission de taille pour le maestro italien

Carlo Ancelotti n’arrive pas au Brésil les mains vides. Outre son palmarès impressionnant, il possède une immense expérience des vestiaires remplis de talents, ce qui sera indispensable au moment de composer avec les Neymar, Vinícius Jr, Rodrygo, ou encore Endrick. Il connaît déjà une bonne partie de ses futurs joueurs pour les avoir dirigés ou affrontés en Ligue des champions.

Mais la tâche qui l’attend est colossale. Le Brésil n’a plus remporté de Coupe du monde depuis 2002, une éternité pour une nation de cette envergure. L’élimination face à la Croatie en 2022, suivie d’un intérim compliqué, a fragilisé la dynamique de la Seleção. Ancelotti devra redonner une identité claire à une équipe en perte de repères, tout en gérant la transition générationnelle entamée ces derniers mois.

Une sélection en chantier

Avant même de penser à 2026, l’Italien devra faire des choix forts. Quel rôle accorder à Neymar, toujours aussi influent mais fragilisé par les blessures ? Comment articuler un système autour de la jeunesse dorée qui émerge, à l’image de João Gomes, Vitor Roque ou André ? Quels leaders désigner dans un vestiaire souvent tiraillé entre individualités ?

Ses premiers matchs – contre l’Équateur le 6 juin puis contre le Paraguay le 11 – offriront des premières pistes. L’objectif à court terme est de remettre le Brésil sur de bons rails dans les qualifications sud-américaines, où il pointe à une inquiétante sixième place. Un échec à ce niveau serait catastrophique pour la CBF, qui compte sur le prestige d’Ancelotti pour redonner de la crédibilité au projet.

Une nouvelle page de l’histoire

Avec ce choix, le Brésil espère écrire une nouvelle page de son histoire footballistique. L’arrivée de Carlo Ancelotti marque un tournant stratégique majeur. Elle témoigne de l’ouverture croissante du football brésilien à l’expertise étrangère, mais aussi de la volonté de redevenir une puissance mondiale incontestée.

Pour Ancelotti, c’est une aventure inédite. Lui qui a tout gagné en club – et dans plusieurs pays – se retrouve face à un nouveau défi : réussir en sélection nationale, dans un pays où le football est une religion. À 65 ans, il n’a plus rien à prouver. Mais il a encore tout à offrir.