Le 21 mai à Bilbao, Manchester United et Tottenham se disputeront la Ligue Europa 2025. Une affiche surprenante entre deux formations en difficulté en championnat, mais revanchardes sur la scène européenne.
Deux parcours différents, une même destination
Ils n’étaient pas favoris au début de la compétition. Et pourtant, Manchester United et Tottenham se retrouveront bien en finale de la Ligue Europa 2025, le 21 mai prochain à Bilbao. Une affiche 100 % anglaise, qui assure à la Premier League une sixième place en Ligue des champions la saison prochaine. Mais au-delà du prestige, c’est une rencontre entre deux clubs à la recherche d’un second souffle, bien loin des sommets du championnat anglais.
Manchester United, qualifié après avoir dominé l’Athletic Bilbao sur deux matchs (3-0 à l’aller, 4-1 au retour), n’a pourtant pas toujours brillé. À Old Trafford, jeudi soir, les Red Devils ont d’abord été malmenés. Privé de plusieurs cadres offensifs, l’Athletic a tout de même dominé le premier acte, ouvrant le score sur une frappe lointaine de Jauregizar, aidé par une erreur d’Onana et une relance hasardeuse de Maguire. Le public, déjà irrité par la pauvreté du jeu proposé, a sifflé son équipe dès la première mi-temps.
Un réveil tardif mais brutal des Red Devils
Il aura fallu attendre l’entrée en jeu de plusieurs remplaçants pour voir Manchester sortir de sa torpeur. Amad Diallo, Mason Mount, puis Rasmus Höjlund ont apporté du dynamisme à une équipe jusque-là amorphe. Mount a d’abord égalisé d’une superbe frappe enroulée (71e), avant que Casemiro ne donne l’avantage de la tête sur un coup franc (80e). Höjlund, opportuniste, puis Mount encore, dans le temps additionnel, ont alourdi le score face à des Basques fatigués et résignés.
Le score global (7-1 sur deux matchs) est flatteur pour une équipe encore loin d’être souveraine, mais il témoigne de l’efficacité retrouvée de certains cadres. Pour l’entraîneur Ruben Amorim, nommé en novembre, cette campagne européenne est une bouffée d’oxygène dans une saison morose. Il affiche même plus de victoires en Ligue Europa (7) qu’en Premier League (6), ce qui en dit long sur les difficultés rencontrées outre-Manche.
Tottenham, sérieux et sans fioritures à Bodo
Dans l’autre demi-finale, Tottenham avait déjà fait le plus dur à l’aller contre Bodo/Glimt (3-1). Il ne restait plus qu’à gérer au retour. Ce que les Spurs ont fait avec pragmatisme, dans un match peu spectaculaire mais parfaitement maîtrisé. Pedro Porro s’est montré dangereux sur coup franc, Patrick Berg a répondu pour les Norvégiens, mais le match s’est véritablement décanté en seconde période.
Dominic Solanke a tué tout suspense à la 63e minute, reprenant une déviation de la tête de Romero sur corner. Moins de dix minutes plus tard, Pedro Porro doublait la mise sur un centre-tir chanceux, le ballon finissant dans le petit filet après avoir heurté le poteau opposé. Victoire 2-0, 5-1 au total : mission accomplie sans trembler pour les hommes d’Ange Postecoglou.
Une finale entre deux mal classés de Premier League
C’est un paradoxe qui ne manquera pas d’alimenter les débats. Cette finale oppose deux formations actuellement 15e et 16e de Premier League, mal en point sur la scène nationale, mais capables de se transcender en Europe. Manchester United et Tottenham, deux géants à l’histoire riche mais en perte de vitesse, ont trouvé dans la Ligue Europa un terrain d’expression plus favorable cette saison.
Ce duel inattendu reflète aussi l’intensité du calendrier anglais, qui use les organismes et rend les performances irrégulières. Mais il rappelle aussi que les coupes européennes réservent parfois des trajectoires surprenantes, et que tout est possible pour des équipes capables de se remobiliser sur des matchs à enjeux.
Une finale ouverte et indécise
Sur le papier, difficile de dégager un favori clair. Manchester United, fort de son expérience et d’un effectif plus complet, peut s’appuyer sur la qualité de ses remplaçants et la solidité retrouvée de certains cadres comme Casemiro. Tottenham, plus joueur mais parfois fragile mentalement, comptera sur la fougue de Solanke et la montée en puissance de ses latéraux, à l’image de Porro.
La finale se jouera à San Mamés, à Bilbao, un stade que Manchester connaît bien pour y avoir remporté son match aller. Ce détail pourrait jouer, tout comme la fraîcheur mentale d’un Tottenham qui semble plus libéré depuis qu’il a lâché ses ambitions en championnat.
Une opportunité de renaissance
Au-delà du trophée, cette finale est une chance de sauver une saison compliquée. Pour United comme pour Tottenham, gagner la Ligue Europa offrirait un ticket inespéré pour la prochaine Ligue des champions. Ce serait aussi un regain de crédibilité pour deux entraîneurs encore en quête de légitimité.
Le 21 mai, l’Angleterre retiendra son souffle. Une chose est sûre : au terme de cette finale, la Premier League comptera un nouveau vainqueur européen… et peut-être une équipe enfin relancée pour les saisons à venir.