Au lendemain de l’élimination du FC Barcelone en demi-finale de Ligue des champions, la presse catalane dénonce avec virulence les décisions de l’arbitre polonais Szymon Marciniak et de ses assistants VAR. Une indignation qui dépasse le simple cadre sportif.
Barcelone a du mal à digérer. Au terme d’une demi-finale retour haletante sur la pelouse de l’Inter Milan (3-3, après prolongation), le FC Barcelone a vu s’envoler son rêve de finale européenne. Mais plus que la performance sportive, c’est l’arbitrage de Szymon Marciniak, assisté des Néerlandais Dennis Higler et Pol Van Boekel à la VAR, qui focalise toutes les critiques en Catalogne. Depuis mardi soir, les médias catalans multiplient les accusations : “scandaleux”, “biaisé”, “hostile”… Le verdict est sans appel.
Une pluie de décisions contestées
Si le score final a basculé en faveur de l’Inter (4-3 sur l’ensemble des deux matchs), plusieurs faits de jeu ont enflammé les esprits barcelonais. La presse locale, tout comme les joueurs et le staff, s’est offusquée de ce qu’elle considère comme un enchaînement d’erreurs d’arbitrage défavorables.
Premier point d’achoppement : le penalty accordé à l’Inter suite à un contact entre Pau Cubarsí et Lautaro Martinez, jugé “extrêmement sévère” par les observateurs catalans. À cela s’ajoute une main dans la surface de Francesco Acerbi, ignorée par l’arbitre central et ses assistants vidéo. Autre moment clé : le but du 3-3 inscrit dans les arrêts de jeu, sur lequel une faute aurait pu être sifflée contre l’attaquant milanais au départ de l’action. Enfin, un tacle appuyé de Mkhitaryan, déjà averti, sur Lamine Yamal aurait selon certains mérité un second carton jaune synonyme d’expulsion.
Pour les supporters barcelonais, c’en est trop. D’autant plus que ces épisodes rappellent de mauvais souvenirs : en 2022, déjà à Milan, le VAR — avec les mêmes Higler et Van Boekel aux commandes — avait oublié de signaler une main de Dumfries sur une frappe d’Ansu Fati.
Le spectre d’une hostilité persistante
Au-delà de l’analyse purement technique des actions litigieuses, certains médias catalans vont plus loin en évoquant une forme d’antipathie structurelle à l’égard du club blaugrana. Dans un article à charge, Mundo Deportivo rappelle le “passif” de Marciniak avec le Barça, suggérant une “hostilité latente” envers le club catalan. Le quotidien va jusqu’à évoquer un “passé amical” de l’arbitre avec le Real Madrid, insinuant un biais inconscient — voire volontaire — dans l’exercice de sa mission.
Le journal Sport emboîte le pas avec un titre explicite : “Marciniak déterminé à mettre fin au rêve d’un Barça héroïque.” Pour ce média, l’arbitre polonais a tout simplement été “l’un des protagonistes du match”, mais du mauvais côté de l’histoire.
Même sans verser dans le conspirationnisme, plusieurs consultants espagnols, comme Gerard López sur Movistar, ont souligné le déséquilibre flagrant dans les décisions arbitrales : “Toutes les actions allaient dans le même sens, c’était un arbitrage biaisé en faveur de l’Inter.”
Flick, des mots forts mais mesurés
Hansi Flick, entraîneur du Barça, s’est montré lui aussi très critique à l’issue du match. Sans franchir la ligne rouge, il a laissé transparaître sa frustration : “Je ne veux pas trop parler de l’arbitre, mais chaque décision 50/50 allait en faveur de l’Inter.” Un constat froid, qui traduit une forme de résignation. “Nous avons tout donné, et cela s’est passé comme ça. Certaines décisions ont été injustes et ne nous ont pas été favorables, mais il faut l’accepter et repartir de zéro”, a-t-il ajouté.
Interrogé en conférence de presse, le technicien allemand a conclu sur un ton plus personnel : “J’ai dit à l’arbitre ce que je pensais, mais je ne vais pas le lui redire ici.” Une manière de ne pas jeter d’huile sur le feu, tout en affirmant son désaccord.
Une frustration durable ?
Cette élimination laisse un goût amer au Barça, qui croyait pouvoir créer l’exploit. Les critiques virulentes de la presse catalane ne sont pas nouvelles, mais leur intensité témoigne d’une fracture plus profonde. Le sentiment d’injustice, alimenté par des précédents récents et un contexte de rivalité historique avec le Real Madrid, vient exacerber la frustration.
Dans les prochains jours, il est peu probable que l’UEFA ouvre une enquête sur l’arbitrage de Marciniak, reconnu comme l’un des meilleurs au monde et désigné pour de nombreuses grandes finales. Mais du côté catalan, la page sera difficile à tourner.
Dans ce climat d’exaspération, le Barça devra rapidement se reconcentrer sur ses objectifs nationaux. Car si la Ligue des champions s’éloigne une nouvelle fois, le combat continue… sur le terrain, et dans les cœurs.