Un 3-3 à l’aller, un 4-3 au retour, des rebondissements incessants et des gestes techniques venus d’ailleurs : la demi-finale entre l’Inter Milan et le FC Barcelone restera comme l’une des plus spectaculaires de l’histoire de la C1. Un sommet de football dont on se souviendra longtemps.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 13 buts en deux matchs, un suspense insoutenable jusqu’à la 122e minute, et des retournements de situation comme seuls les plus grands scénarios du football européen peuvent en offrir. Mais au-delà des statistiques, c’est l’émotion brute qui a pris le dessus. Cette demi-finale entre l’Inter Milan et le FC Barcelone a électrisé les supporters, transcendé les acteurs et rappelé pourquoi la Ligue des champions est une compétition à part. Rarement une double confrontation aura autant captivé les amoureux du jeu.
Une première manche déjà exceptionnelle
Tout avait commencé une semaine plus tôt, au stade olympique de Montjuïc. Dès les premières secondes, le ton était donné : Marcus Thuram signait un but d’école avec une madjer aussi osée que maîtrisée. La réponse ne tardait pas, avec une reprise acrobatique de Denzel Dumfries, puis un slalom époustouflant du jeune prodige Lamine Yamal, qui mystifiait trois défenseurs avant d’ajuster Yann Sommer. Et ce n’était que le début.
La première période s’achevait sur un 2-2 endiablé, et le rythme ne baissait pas d’un cran au retour des vestiaires. Dumfries, encore lui, s’offrait un doublé de la tête, avant que le Barça ne réponde par une frappe surpuissante de Raphinha, aidée par un rebond sur la barre… et le dos du gardien suisse. Le 3-3 final laissait déjà entrevoir une demi-finale d’anthologie.
Une seconde manche digne des plus grands classiques
Le match retour, mardi soir à Giuseppe Meazza, a fait basculer cette confrontation dans une autre dimension. Dès l’entame, Lautaro Martinez, incertain avant la rencontre, faisait parler son sens du but pour donner l’avantage à l’Inter. Mais le Barça ne se laissait pas abattre.
La seconde période a été un condensé de folie pure. Deux buts en six minutes relançaient totalement les Blaugranas, portés par un Lamine Yamal virevoltant et un Raphinha inépuisable. La barre, encore une fois, repoussait les rêves catalans, mais à la 87e minute, le Brésilien égalisait, laissant entrevoir une prolongation inespérée.
C’était sans compter sur Acerbi, le défenseur central de l’Inter, qui reprenait un centre de Dumfries à la 94e minute, d’un geste clinique rappelant les grands buteurs d’antan. Un 3-3 déjà légendaire.
Un épilogue à la hauteur du chef-d’œuvre
La prolongation, loin d’apaiser les esprits, a fini de sceller cette œuvre collective. Davide Frattesi, d’une frappe enroulée du gauche, donnait l’avantage définitif aux Nerazzurri. Et Yann Sommer, impérial, multipliait les parades pour préserver l’avance des siens. On aurait voulu une séance de tirs au but, ultime climax d’un scénario déjà hollywoodien, mais le sort en avait décidé autrement.
Dans les tribunes, les 75 000 spectateurs de San Siro n’en revenaient pas. Et devant les écrans du monde entier, les amoureux du ballon rond savouraient chaque seconde de cette bataille tactique et émotionnelle, entre deux équipes résolument tournées vers l’attaque.
Une place au panthéon de la C1
Difficile de classer ces deux matchs parmi les plus grands de la Ligue des champions sans évoquer quelques monuments récents : le Real Madrid-Manchester City de 2022 (6-5), ou encore le mythique Liverpool-Barça de 2019 (4-0 à Anfield après une défaite 3-0 à l’aller). Pourtant, cette double confrontation Inter-Barça a quelque chose d’unique.
Jamais, dans l’histoire de la compétition, deux équipes n’avaient inscrit trois buts chacune à l’aller et au retour d’une demi-finale. Un fait statistique qui témoigne de l’intensité inédite de cette affiche. Et ce, sans oublier le style de jeu proposé : ouvert, créatif, audacieux, parfois fou, mais toujours spectaculaire.
Les individualités ont brillé : Lamine Yamal a confirmé qu’il était plus qu’un espoir, Lautaro Martinez a porté l’Inter malgré les douleurs, Dumfries a été omniprésent sur son couloir, et Raphinha a joué avec le cœur d’un capitaine. Chaque action, chaque but, chaque arrêt a contribué à élever ces 210 minutes de football à un rang supérieur.
Le football dans ce qu’il a de plus beau
Au final, peu importe la finale. Ce que retiendra l’histoire, c’est l’émotion suscitée. Un match ne se juge pas uniquement à son palmarès, mais à la trace qu’il laisse. Et celle-ci est indélébile.
Oui, le FC Barcelone est tombé. Oui, les supporters catalans sont en colère. Mais dans la défaite, il y a eu de la grandeur. Et dans la victoire milanaise, une passion retrouvée.
Inter-Barça, saison 2024-2025, c’est déjà une légende. Merci messieurs.