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Rugby : l’UBB terrasse Toulouse et s’offre une finale historique en Coupe d’Europe

Portée par un collectif brillant et un Louis Bielle-Biarrey étincelant, l’Union Bordeaux-Bègles (UBB) a dominé Toulouse (35-18) pour s’ouvrir les portes de sa première finale de Coupe des champions. Le 24 mai, à Cardiff, les Girondins défieront Northampton avec l’ambition de conclure une campagne historique.

Une revanche éclatante, un exploit majuscule

Ce dimanche au Matmut Atlantique, l’UBB a écrit l’une des plus belles pages de son histoire. En battant le Stade Toulousain, leur grand rival et bourreau du dernier Top 14, les Bordelais se sont qualifiés pour la première finale de Coupe des champions de leur existence. Et ils ne l’ont pas volée. Face à une équipe toulousaine invaincue contre un club français en phase finale de Coupe d’Europe, les hommes de Yannick Bru ont imposé leur tempo, joué juste, et résisté aux moments de doute avec un sang-froid de vieux briscards.

Il faut dire que cette équipe avait des comptes à régler. Le souvenir encore vif de la correction reçue en juin dernier (59-3) semble avoir nourri une forme de rédemption collective. Dès l’entame, l’UBB a affiché une détermination féroce, mettant Toulouse sous pression, chassant haut, et capitalisant sur les erreurs adverses. Une stratégie payante, incarnée dès la 9e minute par un essai de Pete Samu, servi par Jalibert après un ballon perdu par Meafou.

Des Toulousains bousculés, mais pas résignés

Évidemment, le Stade Toulousain n’a pas abdiqué si facilement. Après un début de match mal embarqué, les Rouge et Noir ont retrouvé leur agressivité dans les rucks, poussant l’UBB à la faute (cinq pénalités concédées dans les 20 premières minutes). Un essai de Dimitri Delibes les remet même devant au score à la 15e minute (10-11). Mais cette éclaircie n’a été qu’un feu de paille.

À partir de là, les Girondins ont repris la main, sous l’impulsion d’un duo Jalibert–Lucu inspiré et d’un pack dominateur. Et c’est l’inévitable Louis Bielle-Biarrey qui a relancé la machine. À la 23e minute, l’ailier de 21 ans a profité d’un décalage pour inscrire un essai en coin (15-11). Rebelote dès le retour des vestiaires, avec une action d’éclat : une course de 80 mètres, après avoir laissé sur place Paul Graou, qui a mis Toulouse à genoux (25-11).

L’UBB maîtrise les débats jusqu’au bout

Touchés mais pas coulés, les hommes d’Ugo Mola ont tenté de réagir. Les entrées en jeu de Jelonch et Merkler ont donné un second souffle aux visiteurs, et après une grosse séquence offensive, Barassi a redonné espoir aux siens à la 55e minute (25-18). Le doute a brièvement plané sur le Matmut Atlantique. Mais l’UBB, à l’image de son pilier Ben Tameifuna, monumental en fin de match, a serré les rangs.

Mieux encore, les Bordelais ont profité de la fébrilité toulousaine dans les zones de vérité pour inscrire deux nouveaux essais. Le premier par Bochaton (64e), tout en puissance, puis le second par Tameifuna lui-même (78e), scellant une victoire historique. Cette fois, il n’y a pas eu de miracle pour Toulouse. L’UBB était trop forte, trop juste, trop déterminée.

Louis Bielle-Biarrey, dynamiteur en chef

Difficile de passer à côté de la performance XXL de Louis Bielle-Biarrey. Transparent une semaine plus tôt contre La Rochelle, le jeune international français s’est offert un doublé décisif et a dynamité la défense toulousaine. Sa course folle de 80 mètres dès la reprise a non seulement assommé l’adversaire, mais symbolisé l’état d’esprit de cette UBB version 2025 : libérée, ambitieuse, et terriblement efficace.

Avec désormais 30 essais en 26 matches cette saison toutes compétitions confondues, le phénomène bordelais confirme qu’il est bien l’un des atouts majeurs du rugby français. À seulement 21 ans, il disputera à Cardiff sa première finale européenne. Et il ne compte pas s’arrêter là.

Direction Cardiff pour un rêve éveillé

Le 24 mai prochain, c’est à Cardiff que l’UBB écrira un nouveau chapitre de son épopée. Face à Northampton, les Girondins n’auront rien à perdre, mais surtout tout à gagner. En se débarrassant de Toulouse, ils ont franchi un cap mental et tactique qui les rend dangereux pour n’importe quel adversaire.

Ce succès est aussi celui d’un club qui, patiemment, a construit une identité, un collectif, et une ambition. Sous la houlette de Yannick Bru, Bordeaux-Bègles est en train de devenir une place forte du rugby européen. Et si l’histoire ne fait que commencer, elle pourrait bien s’offrir un premier titre majeur dans quelques semaines.