Portés par un Buddy Hield incandescent et un Stephen Curry toujours aussi clutch, les Warriors ont éliminé Houston au terme d’un match 7 maîtrisé de bout en bout. Place maintenant à un choc musclé face à Minnesota.
Golden State est encore debout. Là où beaucoup les voyaient chuter, usés par les années et dominés en saison régulière, les Warriors ont rappelé qu’en play-offs, l’expérience et la dureté mentale font souvent la différence. Dimanche soir à Houston, ils ont surclassé les Rockets (103-89) dans le match décisif de leur série du premier tour, décrochant une qualification précieuse pour les demi-finales de la Conférence Ouest. Ce succès valide le retour en forme d’une équipe qu’on disait sur le déclin, mais qui semble renaître depuis l’arrivée en cours de saison de Jimmy Butler.
Une défense de fer pour neutraliser Houston
Houston, pourtant deuxième de la saison régulière à l’Ouest, n’a jamais trouvé le rythme. Étouffés par la pression défensive des Californiens, les joueurs d’Ime Udoka ont shooté à peine 40 % au total, et seulement 33 % derrière l’arc (6 sur 18). Malgré les efforts d’Alperen Sengun (21 points, 14 rebonds) et d’Amen Thompson (24 points), les Rockets ont constamment buté sur une défense agressive, mobile, emmenée par un Stephen Curry surprenant au rebond (10 prises) et même auteur de deux contres.
« Les play-offs, c’est un autre basket, beaucoup plus physique. On n’a pas su répondre à l’intensité », a concédé un Ime Udoka frustré, pointant aussi le manque de dureté de ses intérieurs au moment de conclure des actions sous le cercle.
Le tournant : un 12-0 fatal dans le dernier quart
Revenus à sept points au début du quatrième quart-temps (77-70), les Rockets semblaient capables de renverser la tendance. Mais une interception de Buddy Hield, suivie d’une faute évitable de Fred VanVleet sur Jimmy Butler, a tout fait basculer. Butler a converti deux lancers puis scoré à nouveau sur l’action suivante. Dans la foulée, Curry et Hield ont fait parler la poudre à trois points, scellant un 12-0 ravageur (88-74) qui a fait plier les Texans.
Ce passage a été symbolique de la maîtrise des Warriors : un mélange de lucidité, d’opportunisme et de précision chirurgicale au meilleur moment.
Hield en feu, Curry en patron
Après un match 6 raté (0 point, 0 sur 4 aux tirs), Buddy Hield s’est racheté de la plus belle des manières : 33 points, dont un impressionnant 9 sur 11 à trois points, record personnel en play-offs. « Il a été extraordinaire », résumait Steve Kerr. « Ce qu’il a apporté en première mi-temps (22 points), c’est ce qui nous a permis de prendre le contrôle du match. »
De son côté, Stephen Curry a mis du temps à entrer dans son match offensivement – son premier panier est intervenu à 33 secondes de la mi-temps –, mais il a ensuite géré la seconde période comme un maestro : 22 points (dont 19 après la pause), 7 passes décisives et une vraie influence dans tous les compartiments du jeu.
« On a été bons dans l’exécution, on a mis de l’énergie, on a été résilients », a sobrement résumé le double MVP, désormais âgé de 37 ans, au micro de TNT.
Butler, Green et l’âme des « grognards »
Mais la performance collective des Warriors va bien au-delà de leurs deux stars. Jimmy Butler, dans son nouveau rôle de stabilisateur de fin de match, a été précieux avec son agressivité. Draymond Green, fidèle à lui-même, a imposé sa science défensive et son leadership silencieux. Cette équipe de « grognards » – terme affectueux pour désigner les anciens champions rompus aux joutes des play-offs – a simplement démontré qu’elle savait encore gagner ce genre de match couperet.
Arrivée seulement 10e de la saison régulière, cette escouade expérimentée semble avoir retrouvé son mojo au bon moment, après un passage par les barrages (play-in) contre Memphis.
Cap sur Minnesota : un nouveau défi physique
La suite s’annonce corsée. À partir de mardi, Golden State affrontera les Timberwolves du spectaculaire Anthony Edwards, du géant Rudy Gobert et du robuste Julius Randle. Une équipe tout aussi redoutable que Houston, mais sans doute plus physique et plus homogène.
Les Warriors n’auront pas l’avantage du terrain, mais ils s’avancent avec une confiance retrouvée et un groupe soudé autour d’un Curry toujours aussi impactant. Pour battre Minnesota, il faudra une nouvelle fois conjuguer défense intense, adresse extérieure et maîtrise collective. Mais à ce stade, qui oserait encore parier contre eux ?