Ni tout à fait tennis, ni tout à fait squash, le padel séduit par sa convivialité, sa facilité d’accès et son dynamisme. Ce sport de raquette en plein essor envahit les clubs français et conquiert un public toujours plus large, amateur de jeu rapide et de sensations partagées. Décryptage d’un phénomène en passe de devenir un incontournable.
Un sport hybride et accessible
Le padel est né dans les années 1960 au Mexique, puis s’est développé en Espagne, pays aujourd’hui considéré comme sa terre d’adoption. Son principe est simple : deux équipes de deux joueurs s’affrontent sur un terrain clos par des vitres et grillages, avec des règles proches de celles du tennis, mais avec une dynamique plus vive et des échanges plus longs.
Ce qui fait le charme du padel, c’est sa facilité d’accès. Pas besoin d’avoir un physique de champion pour s’amuser. Le matériel est léger, les déplacements sont réduits, et le jeu favorise les échanges ludiques. C’est un sport qui rassemble les générations, aussi bien les enfants que les seniors, en passant par les trentenaires en quête de sport-loisir dynamique.
Une explosion en France
Depuis 2016, le padel connaît une croissance exponentielle en France. La Fédération française de tennis (FFT), qui l’a intégré dans ses prérogatives, recense aujourd’hui plus de 1 500 terrains répartis sur tout le territoire, contre à peine 200 il y a dix ans. Le nombre de pratiquants licenciés, lui, a dépassé les 60 000 en 2024, et pourrait franchir la barre des 100 000 d’ici peu.
Les raisons de cet engouement ? D’abord, une offre croissante de clubs qui investissent dans de nouvelles infrastructures. Ensuite, une communication efficace et des opérations de promotion ciblées. Enfin, un bouche-à-oreille très actif parmi les pratiquants séduits.
Un sport à la croisée des publics
Le padel attire des profils variés. Beaucoup d’anciens tennismen s’y reconvertissent pour retrouver le plaisir du jeu sans la dureté physique du simple. D’autres viennent du squash ou du badminton, séduits par la dimension stratégique du padel. Mais le plus étonnant est peut-être la proportion de débutants complets, qui découvrent le sport sans avoir pratiqué d’autre discipline auparavant.
Le padel est également plébiscité en entreprise dans le cadre des activités de team building. Son aspect ludique et collectif en fait un outil de cohésion sociale particulièrement efficace. De plus en plus de complexes sportifs proposent des créneaux réservés aux groupes d’entreprise, aux écoles ou aux clubs sportifs multisports.
Une visibilité médiatique grandissante
Autre signe fort de l’essor du padel : sa médiatisation. La presse spécialisée s’en empare, les chaînes de sport commencent à diffuser des matchs, et les influenceurs multiplient les vidéos pédagogiques et humoristiques sur les réseaux sociaux. Même TikTok regorge de compilations de points spectaculaires et de matchs commentés en direct.
Des stars du sport comme Zidane, Toni Kroos ou Alizé Cornet n’hésitent pas à s’afficher raquette en main, boostant encore la visibilité du padel. À Roland-Garros, un terrain de démonstration a été installé depuis 2022, et le tournoi international « Greenweez Paris Major » a réuni près de 20 000 spectateurs en 2024.
Vers une professionnalisation ?
Si le padel est encore perçu comme un sport loisir, il tend doucement vers une forme de professionnalisation. Le circuit World Padel Tour attire des joueurs professionnels, certains sponsorisés et médiatisés à l’échelle internationale. La France commence à former ses premiers entraîneurs certifiés, et les clubs les plus ambitieux proposent déjà des sections compétition.
Mais cette évolution soulève aussi des défis. Les infrastructures peinent à suivre, surtout dans les zones urbaines denses. Le manque de terrains freine l’accessibilité à certaines heures. Par ailleurs, les clubs doivent jongler entre l’accueil des loisirs et les exigences des compétitions.
Un avenir prometteur
Le padel n’a pas fini de faire parler de lui. Sa croissance rapide interpelle, mais elle repose sur des fondamentaux solides : accessibilité, plaisir, modernité. Pour continuer sur cette lancée, il devra structurer ses instances, professionnaliser ses acteurs, et garantir une offre accessible à tous, sans renier sa convivialité.
S’il parvient à relever ces défis, il pourrait bien devenir, dans les prochaines années, un pilier du paysage sportif français.
