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Un Giro au cœur du Vatican : hommage unique au pape François

La dernière étape du Tour d’Italie 2025 traversera exceptionnellement le Vatican, en mémoire du pape François, disparu le 21 avril. Une première historique, symbole fort du lien entre sport, foi et culture.

Un hommage posthume dans un cadre sacré

Le Tour d’Italie 2025 entrera dans l’histoire non seulement par son parcours inédit mais aussi par la dimension symbolique de sa dernière étape. Le 1er juin, pour la première fois, le peloton traversera les Jardins du Vatican, dans un hommage émouvant au pape François, décédé le 21 avril dernier. Si cette traversée était planifiée de longue date, elle prend désormais une dimension bien particulière, marquée par l’émotion et le souvenir.

« Cela sera un moment très spécial après la disparition du pape François, une disparition qui nous a tous touchés profondément », a déclaré Umberto Cairo, président du groupe RCS, propriétaire du Giro. La 21e étape, prévue entre Rome et la Cité du Vatican, comptera 143 kilomètres, sur un tracé taillé pour les sprinteurs, mais dont le passage par le plus petit État du monde restera comme le moment fort de cette édition.

Une entrée historique dans la Cité du pape

Ce 1er juin, le peloton pénétrera dans le Vatican, empruntera les allées des Jardins pontificaux, puis ressortira par la Porte du Perugin, un passage symbolique situé à l’ouest de la Cité. De là, les coureurs rejoindront les berges du Tibre pour retrouver le circuit final dans les rues de Rome. Cette incursion dans le cœur spirituel du catholicisme mondial est une première dans l’histoire du cyclisme professionnel.

Monseigneur Paul Tighe, secrétaire du dicastère pour la Culture et l’Éducation, a souligné l’importance des liens noués avec le pape François pour concrétiser ce projet : « Les négociations ont été difficiles, mais l’enthousiasme du pape François pour ce projet a permis d’ouvrir les portes. » En effet, bien avant son décès, le Souverain pontife s’était montré très intéressé par cette initiative inédite, prévue initialement dans le cadre du Jubilé de 2025, année sainte qui rassemble traditionnellement des millions de pèlerins à Rome.

Un pape proche du monde sportif

Le pape François, fervent amateur de football et plus largement de sport, voyait dans cette traversée une opportunité de dialogue entre l’Église et le monde séculier. Pour lui, le sport était un vecteur d’éducation, d’universalité et de fraternité. Cette étape du Giro incarne à la fois une célébration de sa mémoire et un message d’ouverture adressé à son successeur : celui d’une Église attentive aux dynamiques sociales et culturelles de son temps.

« Le pape François s’intéressait beaucoup au sport, c’est une façon de lui rendre hommage, mais aussi de dire au nouveau pape d’être attentif à la réalité et à l’importance des liens entre l’Église et le sport », a rappelé Monseigneur Tighe. Ce geste résonne ainsi au-delà du monde cycliste : il s’agit d’un pont jeté entre foi, histoire et modernité.

Un final attendu après trois semaines intenses

La 108e édition du Giro s’élancera le 9 mai depuis l’Albanie, autre grande première. Trois étapes dans ce pays des Balkans ouvriront la course, avant un retour sur le sol italien. Les coureurs devront affronter un parcours exigeant, marqué notamment par une terrible avant-dernière étape dans les Alpes, entre Verres et Sestrières. Avec ses cols à haute altitude et ses pentes redoutables, cette journée promet de peser lourd dans le classement général.

La dernière étape, plus roulante, pourrait quant à elle sourire aux sprinteurs. Elle n’en reste pas moins stratégique pour les équipes désireuses de terminer sur une note forte. Mais au-delà de l’enjeu sportif, c’est bien l’émotion collective qui dominera dans les rues de Rome et du Vatican.

Une course sans Pogacar, mais un plateau relevé

Le tenant du titre, Tadej Pogacar, ne sera pas présent au départ cette année, préférant se concentrer sur d’autres objectifs. Son absence laisse la voie libre à une lutte intense entre le Slovène Primoz Roglic, désormais chez RedBull-Bora-Hansgrohe, et le jeune Espagnol Juan Ayuso, leader de l’équipe UAE Emirates. D’autres outsiders, comme Geraint Thomas, Joao Almeida ou Romain Bardet, pourraient également jouer les trouble-fêtes sur les étapes de montagne.

Mais à l’image de cette étape finale, le Giro 2025 s’annonce comme une édition unique, à la croisée des chemins entre tradition et innovation. Avec sa traversée du Vatican, il inscrit le sport dans un récit plus vaste, porteur de mémoire et d’espérance.

Un message universel

Ce final dans la Cité éternelle, chargé de sens, rappelle combien le cyclisme peut dépasser la simple compétition pour toucher à l’universel. En intégrant le Vatican à son parcours, le Giro 2025 rend hommage non seulement à une figure religieuse aimée de tous, mais aussi à une certaine idée du sport : celle qui unit, élève et rassemble.

L’image du peloton franchissant les grilles du Saint-Siège, dans le silence des jardins, résonnera longtemps. Une étape pour l’histoire.