À l’approche de son dernier combat à l’UFC 318 contre Max Holloway, Dustin Poirier a révélé une idée spectaculaire qu’il avait soumise à Dana White : un tournoi en une soirée pour le titre BMF. Une proposition folle, refusée, mais à l’image d’un combattant qui n’a jamais cessé de surprendre.
Un départ avec panache
Le 14 juillet prochain à La Nouvelle-Orléans, Dustin Poirier fera ses adieux à l’UFC. À 35 ans, l’ancien champion intérimaire des poids légers livrera l’ultime combat d’une carrière marquée par la constance, le courage et une capacité à livrer des guerres inoubliables. Et pour cet adieu, c’est un nouveau défi qui l’attend : un troisième affrontement contre Max Holloway, l’actuel détenteur du titre symbolique de BMF (Baddest Motherf**er*), un trophée né pour célébrer l’esprit guerrier des plus redoutables combattants de la planète.
Pour Poirier, ce combat est une chance de refermer le livre de sa carrière en beauté, de repartir avec une ceinture – même symbolique – autour de la taille. Surtout, c’est une façon de répondre à la déception de son dernier combat, une défaite par soumission face à Islam Makhachev en juin 2024 à l’UFC 302. Ce soir-là, il avait échoué une troisième fois dans sa quête du titre incontesté des poids légers. Mais à défaut d’une couronne officielle, Poirier veut s’offrir le frisson d’un dernier sacre, face à un adversaire qu’il connaît bien et respecte profondément.
Un tournoi à l’ancienne pour le titre BMF
Dans l’émission Uncrowned animée par Ariel Helwani, Poirier a révélé qu’il avait proposé une idée audacieuse à Dana White : organiser un tournoi à quatre pour désigner le champion BMF, le tout en une seule soirée. « Faisons un tournoi BMF », a-t-il lancé avec enthousiasme. Les quatre noms ? Lui-même, Max Holloway, Justin Gaethje et Dan Hooker. Quatre combattants au style spectaculaire, tous réputés pour leur courage, leur cardio et leur volonté de livrer des combats de l’année.
Inspiré par les tournois à l’ancienne, notamment ceux organisés au Japon par la PRIDE dans les années 2000, Poirier voulait frapper fort : deux demi-finales, puis une finale dans la même soirée. « Moi, j’étais totalement partant pour un premier round de 10 minutes », a-t-il expliqué. Une formule qui aurait mis les organismes à rude épreuve, mais qui aurait aussi offert un moment historique à l’UFC.
Dana White dit non, la commission aussi
Si Dana White s’est montré curieux, l’idée a rapidement été écartée. « Lui pensait que je parlais d’un tournoi sur plusieurs mois », raconte Poirier. Mais lorsque le Louisianais a précisé qu’il voulait tout faire en une soirée, le patron de l’UFC lui a répondu que « personne n’autoriserait ça », en référence aux commissions athlétiques qui encadrent strictement le déroulement des événements MMA aux États-Unis. Le risque pour la santé des combattants, les temps de récupération, et les conditions de sécurité auraient rendu l’approbation quasi impossible.
Ce refus n’a pas refroidi l’enthousiasme de Poirier, qui assume pleinement son goût pour les idées folles et les hommages aux grandes heures du MMA. « Je suis un fan de l’ancienne école. J’ai grandi avec le PRIDE, les tournois à l’ancienne, les rounds de dix minutes. C’est comme ça que j’aurais aimé sortir », confie-t-il. Une vision romantique du combat, fidèle à l’image que s’est construite Poirier au fil des ans.
Un combattant respecté par tous
Dans l’octogone, Dustin Poirier n’a jamais triché. Sa carrière, longue de près de quinze ans à l’UFC, est jalonnée de grands moments : des duels épiques contre Justin Gaethje, Eddie Alvarez ou Dan Hooker, deux victoires retentissantes contre Conor McGregor, un titre intérimaire conquis en 2019, et des combats pour le titre mondial face à Khabib Nurmagomedov et Charles Oliveira.
Mais au-delà de son palmarès, c’est sa mentalité qui force le respect. Poirier incarne une certaine idée du MMA : du courage, du respect, de la transparence. Il n’a jamais fui les défis, même lorsqu’ils semblaient hors de portée. Et il n’a jamais changé de style, privilégiant les échanges francs, les coups durs et l’adrénaline d’un vrai combat.
Un dernier duel fratricide face à Holloway
Son dernier combat contre Max Holloway, autre figure respectée du MMA mondial, promet d’être un moment intense. Les deux hommes se sont déjà affrontés deux fois : une première en 2012, alors que Holloway faisait ses débuts à l’UFC, et une seconde en 2019, lors d’un combat pour le titre intérimaire des poids légers remporté par Poirier à l’issue d’un affrontement d’anthologie.
Cette trilogie est donc un symbole parfait pour conclure une carrière. Deux combattants au style généreux, à la mentalité irréprochable, unis par le respect et la passion du combat. Un dernier feu d’artifice, pour une ceinture certes symbolique, mais dont la valeur est immense pour les fans.
Un adieu en forme de célébration
Le 14 juillet à New Orleans, la cage s’apprête à perdre l’un de ses plus grands serviteurs. Dustin Poirier ne partira pas avec un tournoi de légende, mais il partira fidèle à lui-même : libre, audacieux, imprévisible. Et si la victoire lui sourit, il s’éclipsera ce soir-là, ceinture BMF en main, acclamé par tout un sport qu’il a marqué de son empreinte.
Un départ sans artifice, mais avec panache. À l’image de toute sa carrière