Après six années à la tête de l’équipe de France féminine de tennis, Julien Benneteau tire sa révérence. En fin de contrat cet été, l’ancien joueur et capitaine emblématique de la victoire en 2019 ne prolongera pas son aventure avec les Bleues. La Fédération française de tennis annonce un changement de cycle.
La fin d’une ère
Ce mardi, la Fédération française de tennis (FFT) a officialisé le départ de Julien Benneteau du poste de capitaine de l’équipe de France de Billie Jean King Cup. L’information, attendue en interne, marque la fin d’un cycle entamé en 2019, et ponctué d’un titre historique la même année.
« Merci Julien », a sobrement écrit la FFT dans son communiqué, précisant que la décision avait été prise « d’un commun accord ». Le contrat de Benneteau arrivait à son terme cet été, et l’ancien 25e mondial n’a pas souhaité demander un nouveau mandat. Le nom de son successeur n’a pas encore été communiqué, mais un changement de cap est clairement assumé.
Le président de la Fédération, Gilles Moretton, a justifié ce choix en évoquant une volonté de « passer le flambeau » : « Ensemble, nous avons constaté que nous arrivions à la fin d’un cycle et qu’il était nécessaire pour Julien de passer le témoin à un nouveau capitaine qui pourra impulser une nouvelle dynamique à cette équipe. »
Une mission menée avec passion
Julien Benneteau, 43 ans, laisse derrière lui un bilan contrasté mais marqué par un exploit majeur : la victoire en Fed Cup (devenue Billie Jean King Cup) en 2019 à Perth contre l’Australie. Ce sacre fut le couronnement de son investissement dans le tennis féminin français, lui qui avait pris ses fonctions après avoir raccroché la raquette en 2018.
Dans un message relayé par la FFT, Benneteau s’est exprimé avec émotion : « Je remercie la Fédération Française de Tennis de m’avoir confié cette mission qui m’a animé avec passion pendant six ans. (…) Je souhaite à cette équipe de retrouver très vite la place qu’elle mérite parmi l’élite mondiale. »
Ancien médaillé de bronze en double aux Jeux olympiques de Londres 2012, Benneteau a toujours montré un fort attachement au maillot tricolore, qu’il soit sur le terrain ou sur le banc. Son implication, son franc-parler et son exigence ont marqué les joueuses comme l’encadrement.
Un dernier chapitre difficile
Si l’aventure a débuté sous les meilleurs auspices, la dernière année du mandat de Julien Benneteau a été particulièrement tendue. L’équipe de France est sortie du Groupe mondial en novembre dernier après une défaite 3-2 face à la Colombie. Elle espérait un sursaut lors de la phase de barrages en avril, à Vilnius, contre la Belgique. Mais le week-end a viré à la débâcle.
Privé de plusieurs titulaires — Clara Burel (blessée), Caroline Garcia (forfait pour douleur au dos), Diane Parry (pas à 100 %) —, Benneteau avait fait appel à Alizé Cornet, 35 ans, tout juste sortie de sa retraite. Après près d’un an sans compétition, la Niçoise a été alignée en simple… pour une défaite express.
La situation a laissé des traces. Cornet a déclaré s’être sentie envoyée « au casse-pipe », tandis que Benneteau estimait que « certaines n’ont pas assumé leurs responsabilités ». Quelques jours plus tard, Gilles Moretton a évoqué « un triste spectacle » et des « comportements pas acceptables », appelant à une remise à plat du fonctionnement de l’équipe.
Un tennis féminin français en perte de vitesse
Cette séquence chaotique n’est que le reflet des difficultés structurelles du tennis féminin tricolore. Aujourd’hui, la France ne compte plus qu’une seule joueuse dans le top 100 : Varvara Gracheva, 66e mondiale. Caroline Garcia, longtemps numéro un française, est en recul. Derrière, la relève tarde à éclore malgré quelques talents prometteurs.
Dans ce contexte, le changement de capitaine pourrait être l’occasion de repenser en profondeur le projet sportif de l’équipe de France. La désignation du ou de la nouvelle capitaine sera donc scrutée de près, car elle devra porter un projet de reconstruction sur le moyen terme.
Une page se tourne
Avec le départ de Julien Benneteau, c’est un chapitre fort qui se referme pour le tennis féminin français. Son exigence, sa rigueur et son engagement resteront des repères pour les générations à venir. Reste désormais à savoir qui sera désigné pour relancer une équipe en perte de repères mais toujours capable, sur un coup d’éclat, de briller à nouveau sur la scène internationale.