Début de saison compliqué pour Lewis Hamilton sous les couleurs de Ferrari. Le septuple champion du monde peine à s’adapter à sa nouvelle monoplace et a affiché ses doutes après une performance morose en Arabie saoudite. La légende britannique vit un début de transition douloureux.
Des débuts bien loin des attentes
L’attente était immense. Le transfert de Lewis Hamilton chez Ferrari a fait couler beaucoup d’encre. Annoncé comme un tournant majeur de sa carrière, ce changement d’écurie devait permettre au septuple champion du monde de relancer sa quête d’un huitième titre. Pourtant, après les premières manches du championnat du monde 2025, le constat est sans appel : Hamilton n’est pas dans le rythme.
Dimanche 20 avril, à Djeddah, le Britannique de 40 ans a terminé à une anonyme 7e place lors du Grand Prix d’Arabie saoudite. Une performance sans éclat, loin derrière son coéquipier Charles Leclerc, qui a signé un solide podium en finissant 3e. Le contraste entre les deux pilotes est frappant : quand Leclerc se montre incisif, Hamilton semble subir sa machine.
Avec seulement 31 points après plusieurs courses, Hamilton n’est que 7e au classement des pilotes, devancé non seulement par Leclerc mais aussi par le jeune prodige Andrea Kimi Antonelli, 18 ans, rookie chez Mercedes, qui impressionne déjà le paddock.
Des sensations absentes, des mots forts
Interrogé par Canal+ après la course, Lewis Hamilton n’a pas cherché à masquer sa déception : « Il n’y a vraiment pas grand-chose à retenir de ces trois semaines, à part que je suis lent. » Une déclaration limpide, presque douloureuse pour un pilote de sa trempe, connu pour sa confiance et son exigence.
Sur Sky Sports, il a enfoncé le clou en décrivant une course « horrible », sans plaisir ni contrôle : « Je glissais tout le temps. Je n’avais pas d’adhérence. Au premier relais, beaucoup de sous-virage, la voiture ne tournait pas. Puis la dégradation des pneus a été colossale. Dans le deuxième relais, l’équilibre était un peu meilleur, mais je n’avais toujours pas de rythme. C’est plutôt mauvais. »
Le principal problème semble être l’adaptation difficile à la SF-25, la monoplace de la Scuderia. Après 12 saisons passées chez Mercedes, Hamilton découvre un châssis, un comportement, un environnement technique et humain totalement différents. Et jusqu’ici, la greffe ne prend pas.
Une saison déjà compromise ?
Pire encore, le pilote britannique ne voit pas de solution à court terme : « Pour l’instant, il n’y a pas de solution. C’est donc ainsi que les choses vont se passer jusqu’à la fin de l’année. Ce sera douloureux. » Ce ton résigné contraste fortement avec celui des dernières saisons, où même dans la difficulté, Hamilton affichait une détermination inébranlable.
Ce manque de perspective inquiète, d’autant que la saison est encore longue. Si Ferrari espère revenir au sommet, il faudra que ses deux pilotes soient compétitifs. Or, pour le moment, seul Charles Leclerc semble en mesure de se battre aux avant-postes.
Le soutien mesuré de Frédéric Vasseur
Face à ce constat préoccupant, le directeur de l’écurie italienne, Frédéric Vasseur, s’est voulu rassurant. « Je ne suis pas trop inquiet », a-t-il affirmé. « Regardez ce qu’il a fait en Chine ou à Bahreïn la semaine dernière, ou même dans la première partie de la séance de ce week-end. Le potentiel est là, c’est certain. »
Pour Vasseur, la frustration de son pilote est même une preuve de son engagement : « Lewis est très déçu parce qu’il a terminé 7e et que son coéquipier est sur le podium. C’est positif qu’il soit abattu. Parce que s’il était heureux, ce ne serait pas normal. »
Un discours volontariste, qui vise sans doute à protéger Hamilton mais aussi à préserver l’image de la Scuderia. Car au-delà des performances individuelles, Ferrari joue gros cette saison, dans un championnat extrêmement disputé.
Un championnat relevé, une hiérarchie chamboulée
Après quatre manches, le classement des constructeurs reflète une saison plus ouverte que jamais. Ferrari n’est que 4e avec 78 points, derrière McLaren (118), Mercedes (111) et Red Bull (89). Williams, souvent en difficulté ces dernières années, surprend avec une belle 5e place et 25 points.
La hiérarchie des pilotes est elle aussi mouvementée. Si Max Verstappen reste un prétendant sérieux, Charles Leclerc et Lando Norris s’installent parmi les favoris. Quant à Hamilton, son retard n’est pas encore rédhibitoire mais chaque course sans résultat le rapproche de l’anonymat.
Prochaine étape : Miami, une occasion à saisir ?
Le prochain Grand Prix aura lieu à Miami du 2 au 4 mai. Le départ de la course est programmé à 22 heures (heure française). Sur un tracé urbain exigeant, la performance de la Ferrari SF-25 sera de nouveau scrutée. Pour Lewis Hamilton, ce week-end pourrait être crucial.
Un sursaut est-il encore possible ? Son palmarès, son expérience et sa force mentale parlent pour lui. Mais face à un peloton rajeuni, affûté et affamé, le champion britannique n’aura plus droit à l’erreur.