Le verdict est tombé et il est aussi implacable que redouté. Sorti sur blessure lors du Game 4 contre les Pacers, Damian Lillard souffre d’une rupture du tendon d’Achille. À 34 ans, le meneur des Bucks pourrait ne pas rejouer avant la saison 2026. Un drame sportif pour le joueur et un séisme pour Milwaukee.
Une blessure crainte, un scénario confirmé
Les images avaient glacé les fans des Bucks. Damian Lillard, touché en pleine action face à Indiana, s’est immédiatement tenu le bas de la jambe. La prudence imposait l’attente, mais les signes ne trompaient pas. Moins de 24 heures plus tard, l’insider Shams Charania a confirmé l’inévitable : Damian Lillard s’est rompu le tendon d’Achille.
Une blessure redoutée par tous les athlètes, souvent synonyme d’un arrêt long, très long. En général, la convalescence s’étale entre neuf et douze mois, et dans de nombreux cas, les joueurs peinent à retrouver leur explosivité d’antan. Surtout lorsqu’ils approchent la fin de carrière. Or, Lillard aura 35 ans en juillet prochain.
Cette blessure intervient dans un contexte déjà compliqué pour le meneur. Ce n’était que son troisième match depuis son retour, après avoir été tenu éloigné des parquets par une thrombose veineuse. Un enchaînement terrible pour un joueur aussi compétitif, qui voyait encore les Playoffs 2024 comme une opportunité de relancer sa dynamique.
Un coup dur personnel aux conséquences collectives
Pour Damian Lillard, la désillusion est immense. Le joueur, arrivé à Milwaukee à l’automne 2023 dans le cadre d’un échange spectaculaire avec Portland, espérait pouvoir former un duo irrésistible avec Giannis Antetokounmpo. Si la première moitié de saison a montré quelques promesses, les blessures et une adaptation complexe ont freiné les ambitions du duo.
Avec cette rupture du tendon d’Achille, la carrière de Lillard entre dans une zone d’incertitude. Il est certes possible de revenir à un excellent niveau après une telle blessure – Kevin Durant en est le meilleur exemple –, mais d’autres joueurs n’ont jamais retrouvé leurs sensations. À un âge avancé, le défi physique et mental est immense.
Les Bucks, eux, doivent désormais composer avec cette absence prolongée. Deuxième meilleur joueur de l’effectif, Lillard pèse lourdement sur la masse salariale : 112 millions de dollars sur les deux prochaines saisons, jusqu’en 2027. Son indisponibilité prive Milwaukee de toute flexibilité pour restructurer l’équipe à court terme.
Une fenêtre de tir qui se referme à Milwaukee
La franchise du Wisconsin était déjà sur la corde raide. Après leur titre en 2021, les Bucks ont connu des campagnes de Playoffs plus laborieuses, entre blessures, tensions internes et changements de coach. Le transfert de Lillard devait relancer la dynamique, mais le projet semble déjà vaciller.
Avec un Lillard absent pour au moins un an, la saison prochaine s’annonce compromise. Giannis Antetokounmpo, toujours aussi dominant, pourrait se retrouver bien seul. Et dans un contexte où plusieurs franchises NBA rêvent de le convaincre de changer d’air, la pression va monter sur les dirigeants des Bucks.
S’ils ne parviennent pas à rester compétitifs, le risque de voir « The Greek Freak » demander son départ devient réel. Et avec un contrat de Lillard inamovible, la marge de manœuvre sera très réduite pour entourer la star grecque d’un effectif à la hauteur.
Le long tunnel de la rééducation
Au-delà du volet collectif, le chemin qui attend Damian Lillard sera semé d’embûches. La rupture du tendon d’Achille n’est pas seulement une blessure physique : c’est aussi un test psychologique majeur. Il faudra de longs mois de rééducation, une patience de chaque instant, et une motivation intacte pour espérer revenir au plus haut niveau.
Lillard a toujours été un compétiteur hors norme. Connu pour son mental d’acier, sa capacité à élever son niveau dans les moments décisifs, et son attachement viscéral à la NBA, il ne baissera pas les bras. Mais même avec la meilleure volonté du monde, le retour à la normale n’est pas garanti.
Déjà privé de vitesse sur certaines séquences cette saison, le meneur devra réinventer son jeu s’il revient. Moins explosif, mais peut-être plus gestionnaire, plus tactique. À l’image de Chris Paul ou de Kyle Lowry, d’autres meneurs vieillissants qui ont su évoluer avec l’âge.
Une fin de saison assombrie
Cette blessure vient donc ternir un peu plus la fin de saison des Bucks. Déjà malmenés par les Pacers dans la série, privés d’un Lillard en pleine possession de ses moyens, Milwaukee doit désormais revoir ses ambitions à la baisse. L’effet psychologique de cette perte pourrait peser lourd dans les vestiaires.
La franchise entre dans une période charnière. L’intersaison sera cruciale, les décisions difficiles à prendre. Avec un contrat difficilement transférable et un Giannis dont la fidélité pourrait vaciller, Milwaukee vit peut-être les derniers instants d’un projet qui devait pourtant tout changer.
