Samedi soir, la tension était à son comble entre le Real Madrid et le FC Barcelone. Battus 3-2 après prolongations, les Madrilènes ont vu Antonio Rüdiger perdre ses nerfs de manière spectaculaire. Désormais, le défenseur allemand pourrait écoper d’une suspension très lourde, compromettant sérieusement sa fin de saison.
Une scène d’énervement qui pourrait coûter cher
La finale de la Coupe du Roi a laissé un goût amer au Real Madrid. Au-delà de la défaite contre le Barça, le club doit maintenant gérer les conséquences du comportement d’Antonio Rüdiger. Alors qu’il se trouvait sur le banc, le défenseur allemand a explosé de colère après une décision arbitrale. Loin de se contenir, il est entré sur le terrain pour lancer une poche de glace en direction de l’arbitre Ricardo de Burgos Bengoetxea. Heureusement pour lui, l’objet ne l’a pas touché, mais il a fallu l’intervention du staff madrilène pour maîtriser le joueur.
Ce dérapage pourrait avoir de lourdes conséquences. Le rapport rédigé par l’arbitre souligne l’attitude agressive de Rüdiger, qui a nécessité l’intervention de plusieurs membres de l’encadrement. Dès mardi ou mercredi, le Comité de discipline rendra sa décision, avec à la clé une suspension allant de quatre à douze matchs.
Une situation encadrée par le Code disciplinaire
Dans son rapport, Ricardo de Burgos Bengoetxea a pris soin de préciser que Rüdiger avait lancé un objet sans atteindre sa cible. Cette nuance est essentielle : elle exclut l’application de l’article 104 du Code disciplinaire, qui aurait pu entraîner jusqu’à trois mois de suspension pour violence envers un arbitre. À la place, c’est l’article 101 qui est évoqué, traitant de la « violence légère envers les arbitres », avec des sanctions prévues entre quatre et douze rencontres.
Même si Rüdiger échappe à la sanction la plus lourde, il risque tout de même de manquer une partie critique de la saison, au moment où le Real Madrid bataille pour la Liga et vise un éventuel doublé avec la Ligue des champions.
Le mea-culpa rapide de l’ancien joueur de Chelsea pourrait toutefois jouer en sa faveur. Dès dimanche, il s’est excusé publiquement sur Instagram : « Il n’y a aucune excuse pour mon comportement d’hier soir. J’en suis vraiment désolé. J’ai commis une erreur. Je m’excuse auprès de l’arbitre et de tous ceux que j’ai pu décevoir. » Un geste d’apaisement qui pourrait encourager le Comité de discipline à opter pour la sanction minimale.
Une fin de saison compromise
En fonction de la décision du Comité, Antonio Rüdiger pourrait ne pas rejouer avant la dernière journée de Liga, prévue le 25 mai contre la Real Sociedad. Le dernier Clasico de la saison, fixé au 11 mai, semble d’ores et déjà hors de portée pour lui. Si la sanction s’établit à quatre matchs, il pourrait effectuer son retour in extremis. Dans le pire des cas, une suspension plus longue acterait définitivement sa fin de saison.
Ce scénario est d’autant plus préoccupant pour Carlo Ancelotti que Rüdiger est un pilier de sa défense. Son absence prolongée affaiblirait considérablement l’arrière-garde madrilène, alors que les échéances s’annoncent capitales.
Un précédent avec Angel Correa?
Le cas Rüdiger est assez inédit : il n’est pas courant qu’un joueur sur le banc tente de lancer un objet sur un arbitre. La jurisprudence est donc mince. Toutefois, un événement récent pourrait servir de référence : celui d’Angel Correa. L’attaquant de l’Atlético de Madrid avait été suspendu cinq matchs cette saison après avoir insulté violemment un arbitre à la suite d’une expulsion. Il avait écopé d’un match pour le carton rouge et de quatre pour outrage.
Ce précédent pourrait influencer la sanction de Rüdiger. Si le Comité opte pour une double peine – un match pour l’expulsion et plusieurs pour son comportement – l’Allemand pourrait être privé de compétition pendant plus d’un mois.
En 2015, Arda Turan avait, lui aussi, attiré l’attention pour un geste similaire. Lors d’un match de Coupe contre Barcelone, il avait lancé sa chaussure en direction d’un arbitre assistant. Toutefois, il s’en était tiré avec un simple carton jaune, l’arbitre ayant estimé qu’il n’y avait pas d’intention violente directe.
D’autres sanctions à venir au Real Madrid
Antonio Rüdiger n’est pas le seul Madrilène sous la menace d’une suspension après cette finale sous tension. Jude Bellingham et Lucas Vazquez, également exclus samedi, devraient eux écoper de sanctions bien moindres. Selon les informations disponibles, ils ne risquent pas plus de quatre matchs de suspension chacun. De plus, leurs cas, considérés comme « mineurs », devraient se limiter à des sanctions en Coupe du Roi et non en Liga.
La situation de Rüdiger est donc beaucoup plus préoccupante, tant par la gravité de son geste que par son impact potentiel sur les ambitions du Real Madrid. Alors que la saison entre dans son sprint final, la Maison Blanche pourrait bien devoir composer sans l’un de ses défenseurs les plus influents.
Une affaire qui pourrait laisser des traces
Au-delà de la sanction disciplinaire, cet incident jette une ombre sur l’image d’Antonio Rüdiger, réputé pour son tempérament combatif mais rarement pour des débordements aussi spectaculaires. Le Real Madrid, de son côté, se retrouve dans l’obligation de gérer une situation délicate, entre défense de son joueur et volonté de préserver l’exemplarité du club.
Les prochains jours seront décisifs pour connaître l’étendue des conséquences. Quoi qu’il arrive, cette finale de Coupe du Roi restera dans les mémoires, autant pour son intensité sportive que pour ses débordements émotionnels.