Athlétisme

Chine : du jamais vu, des robots courent un semi-marathon

Une première au monde. Le samedi 19 avril, un semi-marathon pour robots a été organisé dans la périphérie de Pékin, en Chine. Une vingtaine au départ, seulement quatre ces humanoïdes ont terminé la course. Le plus rapide, Tiangong Ultra, a fini plus d’une heure et demi après le vainqueur humain. Il y a donc encore du chemin à faire, mais c’est déjà un grand bond pour ces machines.

En Chine, des robots humanoïdes ont couru pour la première fois un semi-marathon. La course a eu lieu le samedi 19 avril dans le district de Yizhuang, en grande banlieue de Pékin. Le départ a été donné dans la zone de “E-Town”, l’un des plus grands pôles technologiques du pays.

Un couloir séparé pour les athlètes humains

Au total, 21 robots, haut de 75 centimètres à 1,80 mètre et pesant jusqu’à 88 kg, ont pris part au semi-marathon aux côtés de coureurs humains, qui ont évolué dans un couloir séparé afin d’éviter tout accrochage. Pour y participer, les robots devaient être humanoïdes, c’est-à-dire ressembler à une silhouette humaine, et courir sur deux jambes. Pendant l’évènement, les changements de batteries étaient autorisés, moyennant des pénalités (une pénalité de 10 minutes pour chaque changement).

Les robots n’ont pas fait le poids devant les humains

Après moult difficultés, seulement quatre robots ont franchi la ligne d’arrivée du semi-marathon long de 21 kilomètres. Le premier, “Tiangong Ultra”, a fini la course au bout de 2 heures, 40 minutes et 42 secondes (sur quatre heures imparties), malgré une chute et trois batteries remplacées. Il est arrivé loin derrière le vainqueur humain qui a mis une heure et deux minutes. À titre de comparaison, le temps médian des athlètes humains s’est établi à une heure 58 minutes. Une statistique qui ne rend pas si ridicule la performance de Tiangong Ultra.

Certains humanoïdes dans le mur, d’autres ont pété un câble

Tiangong Ultra a été conçu par le Centre d’innovation en robotique humanoïde de Pékin, qui compte Xiaomi et UbTech parmi ses actionnaires. Il mesure 1,8 m pour 52kg. Parmi les autres robots humanoïdes ayant franchi la ligne d’arrivée figure deux bipèdes “N2”, fabriqués par le chinois Noetix Robotics. Le premier est arrivé deuxième et le second a fini quatrième à cause de pénalités. Tous les autres n’ont pas pu tenir la cadence. C’est le cas de “Little Giant” (75 cm), qui a pété un câble en début de course, avec l’apparition de fumée au-dessus de sa tête. Il y a aussi “Shennong”, qui a fait trébucher l’un de ses techniciens de soutien avant de s’écraser sur la barrière séparant la piste des robots de celle des humains.

Les robots ont eu besoin de l’aide de leurs concepteurs pour courir

Nous sommes donc bien loin de la mobilité des humains. Ces derniers restent encore très supérieurs d’autant que les automates ont eu besoin d’assistance pour la plupart. Soit pour changer leur batterie ou pour les piloter. Tiangong, lui, était accompagné d’un instructeur, situé devant lui, afin qu’il imite ses mouvements. Malgré ces limites, l’évènement mérite d’être marqué d’une pierre blanche car c’est la première fois au monde que des robots humanoïdes courent avec des hommes.

La Chine se positionne comme la patrie des robots

« Courir sur une piste, cela peut sembler un petit pas pour un humain. Mais pour un robot humanoïde, c’est véritablement un bond énorme », a déclaré à l’AFP Liang Liang, directeur adjoint du comité de gestion de l’E-Town. Pour la Chine, ce semi-marathon constitue un message envoyé au monde. Le géant asiatique se positionne en leader de la robotique et de l’intelligence artificielle. Pékin a récemment débloqué 10 milliards de yuans (1,2 milliard d’euros) pour soutenir le développement de ces technologies.