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Arbitrage électronique : Roland-Garros garde ses juges de ligne

Roland-Garros a décidé de conserver ses juges de ligne pour l’édition 2025. Le Grand Chelem parisien reste donc le seul Majeur à résister à l’arbitrage électronique en direct. Melbourne et New York ont adopté cette technologie depuis 2021, tandis que Wimbledon s’y mettra dès cet été.

Roland-Garros a annoncé jeudi qu’il garde ses juges de ligne pour l’édition 2025, prévue du 25 mai au 9 juin. « La volonté fédérale est de conserver les arbitres le temps que l’on pourra », a indiqué le président de la Fédération Française de Tennis (FFT), Gilles Moretton, lors d’une conférence de presse. Les organisateurs ne feront donc pas recours à l’arbitrage électronique en direct.

Roland-Garros ne suit pas les autres tournois majeurs

Le Grand Chelem parisien reste donc le seul Majeur à ne pas céder à l’arbitrage électronique en direct. Melbourne et New York ont adopté cette technologie depuis 2021, tandis que Wimbledon s’y mettra dès cet été. Ces trois tournois ont remplacé les arbitres par l’Electronic Line Calling Live (ELCL), un dispositif électronique dopé à l’intelligence artificielle. Le dispositif a été testé avec succès lors des Next Gen ATP Finals de Milan en 2017. Puis l’US Open l’a adopté après son édition de 2020.

Plusieurs caméras ultra perfectionnées scrutent en permanence les lignes

Le système ELCL repose sur la technologie Hawk-Eye Live. Celle-ci se compose de 18 caméras ultra perfectionnées positionnées autour des courts. Ces caméras scrutent en permanence les lignes. Six d’entre elles sont dédiées à la surveillance des fautes de pied (foot fault). Ces appareils tracent avec précision la trajectoire de la balle, même sur des services à 240 km/h, et génèrent une vidéo 3D de l’action. Ils peuvent indiquer en temps réel si la balle a touché ou pas la ligne.

Avec l’arbitrage électronique, il n’y a plus de contestation possible

Si la balle est en dehors des limites du court, une voix métallique crie « out » et un led rouge s’allume dans le « cockpit » de l’arbitre. Rien à voir avec les cris stridents, mais chaleureux, de certains juges de lignes qui amusent parfois les spectateurs. Une fois que l’ELCL a pris sa décision, il n’y a plus de contestation possible comme au foot. Même les arbitres de chaise (les arbitres centraux ou principaux) ont interdiction de descendre de leur perchoir pour rectifier quoi que ce soit. Tout le monde semble approuver le système, joueurs et arbitres. Et pour cause , le dispositif offre 99% de fiabilité.

Le tennis mérite un arbitrage millimétré

Ce n’est pas le cas des juges de ligne qui prennent souvent des décisions erronées. Pour l’Association of Tennis Professionals (ATP), l’adoption de l’ELCL est une évidence dans un sport taillé pour la donnée et les statistiques. Son président Andrea Gaudenzi avait déclaré en 2023 que « le tennis mérite la forme d’arbitrage la plus précise ». Aymeric Labaste, directeur du développement à l’international de Roland-Garros, assure lui que les joueurs « préfèrent que ce soit une machine qui juge, où la marge d’erreur est moins grande que celle de l’Homme ».

Roland-Garros reste attachée aux traditions

De nombreux joueurs apprécient l’ELCL. Notamment Novak Djokovic, qui voit ce système comme un progrès inévitable, jugeant qu’il « n’y a plus aucune raison de garder les juges de lignes ». Quelques rares joueurs sont toutefois réticents. Comme Arthur Fils, qui trouve « dommage » de « jouer sans juges de ligne ». Selon le tennisman français l’arbitrage électronique « ça enlève quelque chose », le « charme » de ce sport. Aymeric Labaste reconnaît que le jour où les juges de ligne seront retirés de Roland Garros, « ça fera forcément un pincement au cœur » car sur ce tournoi « on est très attaché à l’histoire du jeu et aux traditions ».

Au-delà de Roland-Garros, l’arbitrage électronique refusée sur terre battue

Si les joueurs apprécient l’utilisation de l’arbitrage électronique sur tous les courts du circuit ATP, sur terre battue, en revanche, ça ne fait pas totalement l’unanimité. La plupart trouvent que la technologie n’est pas très précise sur cette surface. « Ça se joue à un millimètre. Je ne suis pas sûr que ce soit totalement au point sur terre battue », estime Arthur Fils. Gilles Moretton pense que la terre battue se passera encore longtemps de l’ELCL car « ce sont les joueurs qui décident ». Et tant mieux pour la profession de juge de ligne. En France, il existe 330 juges de ligne, tous bénévoles de la FFT. Ils ont généralement entre 18 et 65 ans. Leur poste sert de passerelle pour devenir arbitre de chaise.