Affaire du viol en Argentine : Jégou et Auradou de retour en France,
Détenus depuis plusieurs semaines en Argentine pour viol aggravé sur une femme de 39 ans, Oscar Jégou et Hugo Auradou sont rentrés en France mercredi soir. Mais ils ne sont pas complètement libres de leurs mouvements. Tandis que l’instruction se poursuit en Argentine, ils devront se plier à certaines procédures en Hexagone, comme se présenter au consulat en cas de convocation.
Poursuivis pour viol en réunion en Argentine, Oscar Jégou et Hugo Auradou ont atterri à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle dans la soirée du mercredi 4 septembre, après avoir été autorisés par la justice argentine à rentrer en France. Alors qu’ils étaient attendus à l’aérogare par la presse, venue pour prendre quelques images et les premières réactions, les deux rugbymen tricolores se sont éclipsés par une porte dérobée.
Oscar Jégou et Hugo Auradou ont gâché leur première sélection en XV de France
Cette exfiltration discrète à leur arrivée n’était pas attendue. Elle témoigne clairement de la sensibilité de cette affaire. Celle-ci est toujours en cours d’instruction en Argentine. D’ailleurs, après leur départ de Buenos Aires, la justice a demandé aux jeunes internationaux tricolores (21 ans) de rester joignables et de se présenter rapidement s’ils sont convoqués au consulat en France. Elle les a également enjoints de revenir en Argentine pour se présenter à Mendoza si besoin.
Oscar Jégou et Hugo Auradou étaient détenus depuis deux mois en Argentine, où le XV de France effectuait une tournée estivale. Ils sont accusés de viol aggravé en réunion par une femme de 39 ans, dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d’hôtel de Mendoza. La plaignante dit avoir été « sauvagement battue », puis violée plusieurs fois à tour de rôle par les rugbymen français. La quadragénaire soutient aussi avoir « dit ‘non’ à une relation sexuelle ».
Les preuves contredisent les déclarations de la plaignante
De leurs côtés, Oscar Jégou et Hugo Auradou ont reconnu des relations consenties et sans violences. La justice argentine les a libérés le lundi 12 août, après avoir souligné « l’existence de contradictions notoires, d’incohérences, de zones grises et même d’explications insuffisantes » dans la version de la plaignante. Mais elle avait retenu leurs passeports et leur avait interdit de quitter le territoire avant la fin de l’instruction. Cette semaine, elle a décidé de leur remise en liberté totale, après une demande de non-lieu de la part de leurs avocats.
Au nombre des faits contradictoires concernant la plaignante, la défense cite des images de vidéosurveillance de l’hôtel, publiées par la presse argentine. Sur celles-ci, on voit la femme présumée violée sortir calmement de la chambre, descendre par l’ascenseur en se recoiffant posément. Aucun signe de panique et de détresse. Dans le hall, elle croise même des personnes, dont un entraîneur du XV de France, Patrick Arlettaz, sans se plaindre. Curieux. Et ce n’est pas tout. Le chauffeur de taxi qui l’a raccompagnée de l’hôtel dit l’avoir vue calme et tout à fait normal.
« Super grand le mec » et « trop beau »
La défense a en outre brandi, comme preuve d’un mensonge ourdi par la plaignante, des messages audio échangés avec une amie le lendemain des faits. Elle y parle de sa rencontre avec Hugo Auradou en discothèque en des termes amoureux. La femme affirme que c’est un « rugbyman français », « super grand le mec » et « trop beau », qui l’a « éclatée » pendant plusieurs minutes. « Il m’a pris la joue et m’a laissé des petits bleus sur le visage, sur la mâchoire, sur le cul, des éraflures dans le dos. Tu n’imagines pas. (…) Il m’a explosée le mec ».
Si la relation s’apparente à une pratique BDSM consentie, la famille de la victime et la défense diront qu’elle ne se rendait pas compte de ce qu’elle disait à cause de l’alcool. Toujours hospitalisée après une tentative de suicide, il y a dix jours, la quadragénaire maintient sa version des faits. A savoir qu’elle a été violée et violentée par les joueurs français. Dans un extrait d’interview pour l’émission Envoyé spécial, qui doit être diffusée le 12 septembre, la présumée victime affirme qu’ils l’ont « brutalisée et considérée comme un morceau de viande ».
Vers une réintégration d’Oscar Jégou et Hugo Auradou dans leur club respectif ?
Son avocate n’a pas manqué de rappeler à RMC qu’« Il ne faut pas oublier qu’ils (les rugbymen français) rentrent quand même en France en tant qu’accusés ». Dans ce contexte, Oscar Jégou et Hugo Auradou pourront-ils rapidement recommencer à jouer au Rugby ? Possible. Rien dans la loi ne pourrait les empêcher de revenir sur les terrains.
La Fédération Française de Rugby (FFR) a déclaré que le retour en France de ses joueurs était « une nouvelle avancée vers la vérité judiciaire des faits ». Le Stade Rochelais, lui, a dit qu’il compte réintégrer le plus tôt possible Oscar Jégou au groupe professionnel. De son côté, la Section Paloise a dit accueillir avec joie et soulagement le retour d’Hugo Auradou.